Vidéo réalisé par EPIDOR.
Ce court métrage est le premier épisode d’une petite série destinée au grand public.
Son objectif est de faire découvrir la partie continentale de l’incroyable voyage de ces espèces fascinantes.
Ce premier épisode, filmé du point de vue d’un Saumon atlantique, vous emmènera à la découverte des premiers ouvrages que rencontrent ces poissons lors de leur migration sur la Dordogne.
https://www.youtube.com/watch?v=cUz5yE767UU&ab_channel=EPTBDordogne
Après avoir subi un brusque effondrement dans les années 80, le stock d’anguilles européennes poursuit progressivement son déclin, à tel point que son niveau actuel menace la survie de l’espèce. Face à cette situation préoccupante, la commission européenne a émis un règlement européen en septembre 2007 qui institue des mesures de reconstitution du stock d’anguilles et demande à chaque Etat membre de soumettre un plan de gestion de sauvegarde de l’espèce d’ici à la fin de l’année 2008. L’Onema s’est activement mobilisé aux côtés des nombreux acteurs concernés pour l’élaboration de ce plan.
L’anguille, poisson amphihalin, vit alternativement en eau douce et en eau de mer et doit traverser l’océan Atlantique pour se reproduire en mer des Sargasses. Les larves prennent ensuite le chemin inverse, migrant passivement portées par le Gulf stream, pour atteindre les côtes européennes, depuis le Portugal jusqu’en Scandinavie, en passant par le pourtour méditerranéen. A l’approche des côtes, elles se métamorphosent en civelles, petites anguilles transparentes, qui pénètrent dans les estuaires pour coloniser les eaux continentales où elles se transforment progressivement pour devenir des anguilles jaunes : elles vont vivre et croître pendant une dizaine d’années dans nos rivières. Au terme de leur vie en eau douce, les anguilles entament une migration vers l’aval des bassins versants et se transforment en anguilles argentées pour rejoindre les eaux marines et la zone de reproduction en mer des Sargasses.
Depuis les années 80, on assiste à un déclin inquiétant du stock des anguilles européennes, en dépit des alertes répétées de la communauté scientifique et des mesures de protection régulièrement mises en place aux niveaux nationaux : en trente ans, le nombre de civelles qui arrivent dans les eaux estuariennes a chuté de façon drastique et la quantité de géniteurs vivants dans les bassins versants a diminué de 75%. Le taux de mortalité de l’espèce a ainsi franchi la ligne rouge au dessous de laquelle la survie d’une espèce n’est plus possible. Les raisons de ce déclin ? Elles sont nombreuses, car tout au long de son périple, l’anguille rencontre de nombreux obstacles qui nuisent à sa survie et contraignent ses déplacements. Les quatre principaux responsables de la diminution de la population d’anguilles sont : la circulation entravée des anguilles par les barrages hydroélectriques ou les seuils non pourvus de passe à poissons, ou encore par les systèmes de pompage d’eau ; la dégradation de leurs habitats consécutive à la canalisation des cours d’eau, au drainage des zones humides, à la pollution des eaux et des sédiments par des agents contaminants et des produits phytosanitaires ; la pêche et le braconnage ; et aussi, le parasitisme.
L’avenir de cette espèce se joue aujourd’hui à l’échelle européenne car l’anguille européenne a cette originalité d’être issue d’une seule population dont l’aire de ponte – unique – se situe dans la mer des Sargasses. Elle forme ainsi un stock unique réparti sur l’ensemble du continent européen. C’est pourquoi seule une approche européenne pourra garantir une contribution équilibrée et équitable de chaque Etat membre à la gestion de l’anguille.
Le règlement européen du 18 septembre 2007 institue des mesures de reconstitution du stock d’anguilles européennes et demande à chaque Etat membre d’élaborer un plan de gestion national d’ici le 31 décembre prochain. Ce plan vise surtout la reconstitution du stock de géniteurs qui repartiront vers l’Océan pour rejoindre leur zone de reproduction. A cette fin, de nombreuses mesures peuvent être inclues dans le plan de gestion pour agir sur l’ensemble des causes de mortalité de l’espèce. En parallèle, afin d’augmenter le taux d’échappement des anguilles argentées vers la mer, des mesures de repeuplement sont à inscrire dans le plan de gestion. Le règlement européen prévoit ainsi que les Etats membres qui autorisent la pêche des jeunes anguilles (dont la taille est inférieure à 20 cm) doivent mettre en place un dispositif permettant aux Etats membres d’acheter de jeunes anguilles à des fins de repeuplement. Cette mesure « compensatoire » permet de maintenir une activité de pêche. De jeunes anguilles seront ainsi capturées dans un bassin versant soumis à des pressions pour les introduire dans un cours d’eau ou un marais, exempt de contraintes mais déficitaire en anguilles.
Sauvegarde de l’anguille : un règlement européen - voir la plaquette
Les mesures possibles pour reconstituer les stocks de géniteurs
- Réduire l’activité de pêche commerciale
- Limiter la pêche récréative
- Repeupler les zones exemptes des facteurs qui impactent le stock
- Faciliter le franchissement des rivières et améliorer les habitats dans les cours d’eau
- Transporter des anguilles argentées depuis les eaux intérieures vers des eaux où elles puissent migrer librement vers la mer des Sargasses
- Lutter contre les prédateurs
- Arrêter temporairement les turbines des centrales hydroélectriques
- Favoriser l’aquaculture
En France, la totalité du territoire métropolitain est concerné du fait de la présence de l’anguille dans tous les bassins versants. Le volet national du plan est piloté par les ministères en charge des pêches maritimes et de l’écologie, et par l’Onema. Il sera décliné localement par bassin versant et piloté par les Directions régionales de l’environnement (secrétaires des Comités de gestion pour les poissons migrateurs), en concertation avec les principaux services concernés : directions régionales des affaires maritimes, délégations interrégionales de l’Onema et les agences de l’eau. Dès l’été 2007, avant même la publication du règlement européen, quatre groupes de travail thématiques ont été mis en place pour lancer l’élaboration du plan national de gestion : « ouvrages », piloté par le ministère en charge de l’écologie ; « pêcheries et le contrôle des pêches », piloté par le ministère en charge de la pêche (MAP) ; « repeuplement », coordonné par le MAP ; « monitoring », piloté par l’Onema. L’Onema participe à chacun de ces groupes.
Afin de reconstituer les stocks d’anguilles, la France a d’ores et déjà fait le choix de porter l’effort sur les trois principales causes françaises du déclin de la population d’anguilles européennes, à savoir les ouvrages en cours d’eau, la pêche et les polluants. L’objectif français est de retrouver progressivement un nombre d’anguilles équivalent à celui qui existait avant l’effondrement du stock du début des années 80. Pour les actions de repeuplement, la France s’oriente notamment vers la mise en place d’un quota « civelles » au niveau national, l’organisation d’un suivi national de la demande et des ventes de civelles de la part des Etats membres, le lancement d’une bourse d’échange via un site Internet européen, la mise en place d’un comité national chargé du suivi des ventes pour le repeuplement et la définition de sites potentiels pour le repeuplement en France sur tous les bassins.
Enfin, d’une manière générale, la pêche sera interdite en dehors du périmètre du plan de gestion. Les quantités d’anguilles prélevées devront être réduites globalement, sachant que les mesures diffèreront selon les catégories de pêcheurs. La mise en place de quotas de capture et de licences contingentées pour chaque stade biologique de l’anguille est actuellement privilégiée par les professionnels et les gestionnaires pour les bassins de la façade Atlantique/Manche/Mer du Nord.
Sans attendre, un programme de recherche et développement a été lancé pour étudier et comprendre le comportement des anguilles et l’impact des ouvrages, notamment hydroélectriques, sur la migration et la mortalité de celles-ci. Ce programme, d’un montant de plus de 4 millions d’euros (financé à hauteur d’un tiers par l’Onema), sera inscrit dans le Plan de gestion de la France sur l’anguille et permettra d’obtenir des résultats d’ici la fin de l’année 2009. Il vise à disposer de techniques efficaces et opérationnelles d’aménagement des ouvrages. Il implique, outre l’Onema, Electricité de France, la Compagnie nationale du Rhône, la société hydro-électrique du Midi (SHEM, filiale de Electrabel, groupe Suez) et France hydro électricité. Le Comité de pilotage est animé par l’Onema.
L’Onema pilotera l’évaluation du plan de gestion, portera sur les différents types de pêcheries, les obstacles à la montaison et la dévalaison, les mesures de repeuplement, la restauration des habitats, les contaminations, les prédateurs.
Décembre 2008 : transmission des plans de gestion
Janvier 2009 : mise en place des mesures de contrôle
Juillet 2009 : 35% des jeunes anguilles dédiées au repeuplement et réduction de 15% des efforts de pêche en eaux maritimes
Juin 2012 : transmission des évaluations des plans de gestion
Juillet 2013 : 60% des jeunes anguilles dédiées au repeuplement et réduction de 50% des efforts de pêche en eaux maritimes
Source du document : http://www.eptb-dordogne.fr/public/content_files/projet_de_rivi%C3%A8re_index_dronne.pdf / EPIDOR
LE PROJET DE RIVIERE INDEX ANGUILLE SUR LA DRONNE
Rappels sur la situation de l’anguille :
L’anguille européenne est un poisson migrateur dont la population fonctionne à l’échelle européenne. Elle se reproduit en plein océan, dans la mer des Sargasses, puis colonise les rivières d’Europe où elle effectue sa croissance. La France, par sa position privilégiée par rapport au Gulf Stream, est l’une des zones les plus fortement alimentée par les arrivées océaniques de civelles (alevins d’anguilles).
Depuis plusieurs décennies, on observe une nette décroissance des populations d’anguilles. Les statistiques de pêche françaises montrent une chute brutale à partir des années 1980.
Cette situation a motivé l’adoption d’un règlement européen en 2007 et d’un plan national français en 2009 pour la restauration de l’anguille.
La Dronne : site national de référence :
Pour tenter d’apprécier l’efficacité des mesures conservatoires contenues dans le plan national anguille, il est prévu de mettre en place des réseaux de suivi de l’espèce sur des « rivières index ». Ce réseau, coordonné, au niveau national, par l’Office National de l’Eau et des Milieux Aquatiques (ONEMA), doit représenter les principaux contextes des rivières françaises à anguilles. La rivière Dronne a été retenue comme l’un de ces sites nationaux. Pour la mise en œuvre des sites index, il est prévu de s’appuyer sur des porteurs d’action locaux. EPIDOR a été sollicité pour porter le site index Dronne. La Dronne, rivière de référence nationale pour l’anguille.
En parallèle de cette démarche, l’ONEMA envisage de développer sur la Dronne des actions scientifiques (marquages, radiopistage…) pour mieux comprendre les migrations de dévalaison des anguilles vers la mer et pour mieux apprécier, pendant cette phase, les difficultés créées par les barrages et les installations hydroélectriques. Ce programme « recherche et développement », qui impliquerait le déploiement de moyens techniques et scientifiques internes à l’ONEMA, s’appuierait sur le dispositif de la « rivière index ». La Dronne constituera donc aussi un site de référence national sur le plan de la recherche. L’ONEMA veut focaliser un effort de recherche national sur les anguilles de la Dronne.
Présentation de l’action « site index anguille Dronne » portée par EPIDOR
L’action pourra être engagée de façon annuelle, par tranche, mais elle n’a de sens que si elle est menée sur plusieurs années. Il est raisonnable, dans un premier temps de fixer un objectif de fonctionnement sur trois à cinq ans. Le dispositif de site index consistera à mettre en œuvre un contrôle des anguilles dévalant l’axe Dronne au niveau de 3 sites :
Le contrôle s’effectuera par des piégeages, réalisés à partir d’anciennes pêcheries situées sur des moulins existants, et qui seront réhabilitées pour l’opération La remise en état des pêcheries sera réalisée au cours du premier semestre 2011. Les pêcheries scientifiques seront ensuite mises en œuvre pendant 6 mois de l’année (du 15 septembre au 15 mars). Un protocole sera mis en place en coordination avec l’ONEMA. La mise en œuvre et la relève des pièges devra être assurée de façon quotidienne, 7 jours sur 7, avec une surveillance nocturne des pièges lors des principales périodes de dévalaison. L’exploitation des pêcheries sera confiée à des acteurs locaux déjà impliqués dans les actions de gestion des cours d’eau et disposant de moyens déjà en place. Les moyens nécessaires pour cette exploitation sont estimés à un équivalent mi-temps agent technique (plus astreintes de week-end et jours fériés) pendant 6 mois.
EPIDOR assurera la coordination de ce réseau qui concerne un territoire de 4 départements et 2 régions (Brantôme-Coutras). Les moyens nécessaires à la coordination sont estimés à un équivalent mi-temps technicien pendant 6 mois. Un rapport annuel sera établi pour présenter les résultats annuels de suivi. Des collaborations seront mises en place avec l’ONEMA pour le développement des suivis complémentaires (marquages / recaptures, suivis par radiotélémétrie) qui seront réalisés par celui-ci dans le cadre de son programme de recherche
Programmation 1ère tranche (2011) : début de l’opération : mars 2011 - fin de l’opération : avril 2012
Programmation autres tranches (2012-2015) : début des opérations : septembre année - fin de l’opération : avril année n+1
Pour le moulin de Poltrot :